Une étude majeure sur 1009 patients dans 11 hôpitaux américains révèle qu'en 2018, 38% des patients hospitalisés en chirurgie ont subi un événement indésirable, dont 16% d'événements majeurs. Plus de la moitié étaient évitables.

 

 

Une étude majeure sur la Sécurité Patient vient d'être publiée dans le BMJ.

 

Le premier signataire de cet article est un chercheur lyonnais spécialisé dans l'étude des variations en chirurgie (Unité de INSERM "RESHAPE", Université Claude Bernard Lyon, et Département de Chirurgie B&W hospital Harvard).

 

🏢 Ellle présente les résultats d'une analyse d'un échantillon aléatoire de 1009 patients parmi 64 121 admissions chirurgicales dans 11 hôpitaux du Massachusetts en 2018.

 

👨‍👩‍👦‍👦 La population étudiée : un âge moyen de 61 ans, une répartition équilibrée entre hommes et femmes, avec une majorité d'interventions en orthopédie (31%), chirurgie cardio-thoracique (22%) et digestive (15%). La durée moyenne d'hospitalisation était de 6,4 jours.

 

🖋️ Méthodologie: : des infirmiers spécialement formés ont procédé à une revue exhaustive des dossiers médicaux électroniques, leurs observations étant ensuite validées par des médecins experts.

 

🧩 Résultats : plus d'un tiers des patients (38%) ont subi au moins un événement indésirable durant leur hospitalisation, dont 16% d'événements majeurs. 21% ont été jugés évitables, 60% potentiellement évitables.

 

Les complications liées aux procédures chirurgicales représentent près de la moitié des événements (49%), suivies des événements médicamenteux (27%) et des infections nosocomiales (12%).

 

Les événements indésirables se répartissent dans les différents lieux de soins : unités de soins en hospitalisation (49%), bloc opératoire (26%), unités de soins intensifs (13%), salle de réveil (3%), service d'urgence (2%) et autres localisations hospitalières (7%).

 

Cette distribution souligne que la sécurité des soins chirurgicaux concerne l'ensemble du parcours patient.

 

Aux Etats-Unis, il est actuellement fréquemment rapportée une stagnation des progrès en matière de sécurité des soins, plus de vingt ans après la publicaiton du rapport "To Err is Human" par l'Académie de médecine des Etats-Unis en 1999. Mais l'augmentation apparente des taux d'événements indésirables par rapport aux études antérieures pourrait refléter aussi bien une amélioration de la détection grâce aux dossiers électroniques qu'une évolution du profil des patients hospitalisés. Dans tous les cas, l'étude démontre l'importance d'une surveillance continue des risques.

 

Cette étude, bien que réalisée aux États-Unis, résonne particulièrement avec les enjeux actuels du système de santé français. Elle souligne l'urgence de renforcer la surveillance des événements indésirables en chirurgie conventionnelle. L'amélioration de la sécurité des soins, notamment chirurgicaux, nécessite une approche systémique impliquant l'ensemble des acteurs du parcours patient. Une meilleure connaissance des enjeux et donc des besoins d'amélioration de la culture de la sécurité demeure indispensable, à commencer par la déclaration des événements indésirables.

 

Référence : https://www.bmj.com/content/bmj/387/bmj-2024-080480.full.pdf

 


 

 

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