Chaque année, plus de quatre millions de patients dans l'UE/EEE contractent une infection associée aux soins (IAS) lors de leur séjour dans un établissement de santé aigu.

 

Les résultats agrégés ont été rapportés à partir d'un échantillon de 293 581 patients de 1 250 hôpitaux de soins aigus dans 28 pays de l'Espace Economique Européen (EU + Norvège et Islande).

 

La part moyenne de patients hospitalisés présentant au moins une IAS dans les hôpitaux aigus européens est passée de 5,9 % en 2016-2017 à 7,1 % en 2022-2023 (+20%). La fréquence observée par pays place la France dans la moyenne basse avec environ 6% des patients  qui présentait une infection nosocomiale associée aux soins au moment de l'enquête (réalisée en 2021).

 

L'ECDC précise par ordre de fréquence décroissante : les infections des voies respiratoires étaient suivies par les infections des voies urinaires, les infections du site chirurgical, les infections sanguines et également par les infections gastro-intestinales

 

Les cas de Covid-19 ont contribué à la hausse des IAS, selon l'ECDC, 8 patients sur 10 ont contracté la maladie pendant l'hospitalisation ce qui représente 7% du total des IAS rapportées dans l'enquête.

 

35,5 % des patients hospitalisés ont reçu des antibiotiques en 2022-2023, contre 32,9 % en 2016-2017. 

 La borne basse était représentée par les patients psychiatriques (2,8 %), la borne haute par les patients en soins intensifs (59,5 %). Selon l'ECDC, chaque jour dans l'EU, 390 000 patients hospitalisés reçoivent au moins un médicament antimicrobien et dans 1/3 des cas les micro-organismes détectés étaient des bactéries résistantes à des antibiotiques importants. Le rapport de l'eCDC précise que 26.2% des prescriptions d'antibiotiques étaient justifiées par une infection hospitalière aiguë (3.6% pour le long séjour). 

 

Fait intéressant à souligner : en Europe, les patients français sont ceux qui recoivent le moins d'antibiotiques au décours d'une hospitalisation  et ce malgrè une prévalence des IAS située dans la moyenne. Sur un échantillon qualifiée d'optimal par l'ECDC, seulement 22.7% des patients français recevaient des antibiotiques. Ce chiffre à comparer par exemple avec l'Italie (44.7%), les Pays-Bas (38.1%) ou encore l'Allemagne (26.2%). Seule la Hongrie, avec 20.8% semble faire mieux que la France.  Ces résultats sont concordants avec le case-mix (caractérisant les patients hospitalisés, voir schéma ci-dessous) et le taux de résistance aux antibiotiques . 

 

L'ECDC précise cependant que les comparaisons entre pays sont rendues difficiles par la prise en compte de la disponibilité très variable de personnels pour répondre à l'enquête et surtout réaliser les tests cliniques et biologiques nécessaires. Ainsi, la Suède dispose d'un très bon programme de prévention et de suivi des AIS et 1 patient sur 10 hospitalisé a été victime d'une IAS (contre 1/15 en moyenne sur les 28 pays). La comparaison de la Suède avec les autres pays nordiques confirme cependant que le taux d'infection est préoccupant. Les AIS concernent 20% des patients en Soins de longue durée et 60% en réanimation. Globalement, le  taux d'occupation des lits d'hospitalisation supérieur à 90% expliquerait ces mauvais résultats alors que le taux d'occupation moyen est de 73% en Europe. Dans un article d'Euractiv, une agence suédoise reconnait le haut niveau d'AIS et rapporte que chaque année 75.000 patients sont touchés (les dépenses supplémentaires induites notamment par l'allongement de la durée de séjour sont estimées à 140 millions d'€ minimum). 30% des hôpitaux ont des taux d'occupation supérieur à 100% des lits autorisés (hors réanimation). Pour Malin Ackefors, président de la société suédoise des maladies infectieuses, le manque de personnel et un turn-over important expliquent que les règles d'asepsie et de prévention des AIS soient insuffisamment suivies.

 

Sources : 

Point prevalence survey of healthcare-associated infections and antimicrobial use in European acute care hospitals 2022–2023. www.ecdc.europa.eu

 

Survey: Sweden struggles with high levels of hospital infections Euractiv,  4 janv. 2024

 

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