Les erreurs médicales 

 

L'OMS décrit la sécurité des patients comme "un cadre d’activités organisées qui crée des cultures, des processus, des procédures, des comportements, des technologies et des environnements dans le contexte des soins de santé, aptes à réduire systématiquement et durablement les risques, l’occurrence des préjudices évitables, la probabilité d’erreurs et l’impact des préjudices quand ils se produisent".

Plusieurs études internationales établissent que le risque de connaitre un événement indésirable au décours d'une hospitalisation est élevé (par exemple 1 patient sur 4 aux États-Unis dans la publication la plus récente). Bien entendu, une partie de ces événements est expliquée par la survenue d'effets secondaires parfois dénommé "aléa thérapeutique".  En d'autres termes, toutes les erreurs médicales sont des événements indésirables, mais tous les événements indésirables ne sont pas nécessairement dus à des erreurs médicales. L'amélioration des prises en charge vise notamment la réduction de ses effets secondaires attendus : par exemple la prise en charge de la douleur ou la réhabilitation améliorée après chirurgie (RAC), mais aussi l'amélioration de la communication avec les patients.

Maintenant, une forte proportion de ces événements indésirables aurait pu être évité, ils sont alors dénommés indifféremment "erreur médicale" ou "événement indésirables évitables" (le terme "erreur médicale" n'a jamais été accepté et utilisé en France). Dans l'étude américaine citée, la plus récente, les auteurs écrivent que 25% des événements indésirables affectant 1/4 des patients hospitalisés pourraient être évité.

Les préjudices sont considérables et plusieurs études ont établi que l'erreur médicale serait l'une des toutes premières cause de décès prématurés  : 1 décès sur 10 aux USA, soit la troisième cause de décès dans ce pays. Des chiffres comparables ont été trouvés dans d'autres pays avancés (notamment anglo-saxons, ceux qui ont adopté la méthodologie définie par Harvard et privilégiant l’échantillonnage aléatoire de dossiers médicaux dans les établissements de soins).

La moité de ces événements indésirables sont attribuables aux seuls médicaments mais les erreurs médicales ont des causes nombreuses : infections associés aux soins de santé (dites nosocomiales), actes chirurgicaux non sécurisés, erreurs d'identification des patients, traitement du mauvais coté, chutes, erreurs diagnostiques, maltraitance, etc...

Une grande part de ces événements indésirables sont "évitables" grâce à un ensemble de mesures plus ou moins difficiles à mettre en œuvre (mais même les plus simples ne sont pas toujours systématiquement appliquées).

L'écrasante majorité des erreurs serait expliquée par des défaillances de "système" et font souvent deux victimes : le patient et le professionnel de santé. Le contexte va donc jouer un grand rôle dans la survenue de ces erreurs : par exemple l'insuffisance de personnel est associée à une augmentation du risque d'erreurs, notamment dans les services hospitaliers en tension, à commencer par les services d'urgences.

L'OMS et la plupart des pays, dont la France, disposent de programmes spécifiques visant l'amélioration de la sécurité des patients.

Les progrès restent beaucoup trop lents. La sécurité des patients n'est pas assez reconnue comme une priorité stratégique.

Nous espérons contribuer au développement de la culture de la sécurité-patient dans le système de santé français.

©Droits d'auteur. Tous droits réservés.     Mentions légales

Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions

Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.