Cette étude permet de souligner que les patients traités avec les anticancéreux oraux sont confrontés à des risques importants d'erreurs médicamenteuses.

 

 

Le nombre d'erreurs médicamenteuses impliquant les traitements antitumoraux oraux reste environ deux fois plus élevé chez les patients traités en routine par le Centre de lutte contre la cancer d'Erlangen comparé aux patients pris en charge dans le cadre d'un essai clinique mené dans le même centre (moyenne de 0,83 contre 0,41 par patient sur 12 semaines de suivi) et ce malgré l'instauration d'un suivi renforcé. Ce  programme avait mis en évidence son efficacité sur la réduction des erreurs médicamenteuses dont les 2/3 interviennent au début du traitement, lors de son initiation. (le taux d'erreur était initialement de 1.7 par patient). 

 

Le programme de pharmacologie clinique mis en place à partir de 2021 dans ce centre pour le suivi des anticancéreux oraux comprend 4 éléments clés :

 

- la cogestion des prescriptions par les pharmacologues cliniciens

- l'éducation thérapeutique des patients

- la prévention et prise en charge précoce des effets secondaires

- le conseil pour une meilleure observance/adhésion par les patients.

 

La présente étude s'est limité à comparer les erreurs à l'initiation du traitement par anticancéreux oraux et a mis en évidence que ce sont eux qui expliquent la différence de fréquence entre la routine et l'essai clinique. 

 

Ces erreurs ont été correctement traitées aussi bien pour les 98 patients de l'essai clinique (85%) que ceux traités en routine par le centre (88%) notamment grâce à la disponibilité du programme de pharmacologie clinique.

 

Plusieurs causes à la persistance d'une plus grande fréquence du nombre d'erreurs médicamenteuses en routine sont rapportées :

 

- les patients traités en routine ont un état général moins bon que ceux inclus dans l'essai clinique (ce qui pose la question traditionnelle du bien fondé de la généralisation à partir des essais cliniques);

 

- ils prennent plus de médicaments car présentent de plus nombreuses comorbidités impliquant des interactions médicament-médicament absentes dans l'essai clinique (une autre étude rapporte un taux de 26% des patients présentant ce type d'interactions avec les anticancéreux oraux récents);

 

- les interactions médicaments - alimentation et compléments alimentaires peuvent jouer un rôle non négligeable;

 

- les recommandations de bonne pratique sont peut-être moins bien suivies en routine (notamment les soins de support, les antiémétiques sont cités).

 

- les effets secondaires sont parfois identifiés et traités avec retard en routine par comparaison aux  essais cliniques. 

 

 

Source : Cuba L, Dürr P, Dörje F, Fromm MF, Schlichtig K. From the Randomized AMBORA Trial to Clinical Practice: Comparison of Medication Errors in Oral Antitumor Therapy. Clin Pharmacol Ther. 2024 Apr 24. doi: 10.1002/cpt.3266. Epub ahead of print. PMID: 38655859.(article en anglais en accès libre).

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