Sécurité-patient.fr
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Pendant ses vacances dans le pays de Galles, Martha, 13 ans, a fait une chute de vélo. Un traumatisme au pancréas diagnostiqué sur place a justifié une prise en charge par un hôpital de recours. Martha a rapidement été dirigé et admise dans l'équivalent d'un CHU français : le King's College Hospital de Londres.
La mère de Martha, Merope Mills, l'une des directrices du quotidien "The Guardian" a relaté le cauchemar vécu par sa fille et par elle-même pendant cette hospitalisation. Une série d'erreurs médicales "choquantes" explique un transfert trop tardif dans la réanimation pédiatrique du même hôpital, situé pourtant au bout du couloir ou se trouvait la chambre de sa fille, alors qu'elle présentait tous les signes d'un grave sepsis (une septicémie grave).
Martha est décédé peu de temps après ce transfert.
L'enquête prouvera que le médecin sénior a volontairement retardé le transfert tout en minimisant à plusieurs reprises la gravité du tableau clinique présentée par l'adolescente malgré les alertes répétées de sa famille. Le récit est glaçant, la mère n'arrivant pas à convaincre les médecins - le sénior et les médecins de garde - de demander l'avis d'un réanimateur et de la transférer en réanimation devant la dégradation rapide de l'état de santé et l'apparition de symptômes qui pour elle, sont pourtant caractéristiques d'un sepsis.
Le récit de Merope Mills, la mère de Martha est important à plusieurs égards et il a motivé la rédaction de la directive Martha qui sera appliqué dès avril 2024 dans une première centaine d'établissements de santé du NHS.
Jusqu'à l'admission dans l'hôpital Londonien, la mère de Martha se félicitait de la rapidité des secours, des conditions du transfer et de l'acceuil dans l'hôpital de recours. Rapidement, l'apparition de fièvre et d'autres symptômes de plus en plus nombreux ont alertés les parents, inquiets également devant la perspective d'un week-end associé à une fête nationale (Bank holiday). Les signes ont été interprété par la mère de Martha comme des symptômes typique de sepsis grave, ce que les médecins ont réfutés en évoquant une réaction allergique aux antibiotiques.
Aucun médecin n'est passé voire Martha la nuit suivante malgré les appels de sa mère. Les soignants ont voulu rassurer la mère de Martha en lui conseillant de ne plus aller consulter internet et de faire confiance à l'équipe médicale. Suivre cette recommandation est, dans les mots de Merope Mills, une de ses plus grandes erreurs et génère désormais une culpabilité dévastatrice. Le témoignage de Merope Mills illustre bien chez certains professionnels de santé, les conséquences d'un "effet tunnel" expliqué notamment par des égos parfois démesurés et un paternalisme alimenté par une organisation hiérarchique favorisant le mandarinat.
Le NHS a donc pris en compte le risque de ne pas assez écouter les patients et leur famille et reconnu l'intérêt d'un second avis médical en cas de doute ou d'inquiétude de la part d'un patient, de sa famille ou de soignants.
Les trois composantes proposées de la directive Martha :
Podcast de Merope Mills, la mère de Martha
les faits relatés par Merope Mills
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