Les auteurs commencent par rappeler le manque de données appuyant des actions spécifiques visant à améliorer la sécurité des patients dans les soins dentaires. 

 

Les connaissances épidémiologiques de base sur les préjudices causés aux patients sont insuffisantes, or ces données sont indispensables pour envisager des mesures visant à améliorer la sécurité des patients dans les soins dentaires.

 

Pour améliorer les connaissances en matière de sécurité-patient dans les soins dentaires, les auteurs ont pu exploiter les données exhaustives d'une base de donnée sans doute unique. Le système Danois d'indemnisation "sans recherche de la faute" permet en effet de disposer d'une base de données nationale. 

 

Au Danemark, les réclamations, remplies en ligne par le patient grâce à un questionnaire assez simple, sont gérées par l'Association Dentaire Danoise qui va les transmettre au DDCA. Le Danish Dental Compensation Act est financé sur fonds publics ; c'est un équivalent d'un ONIAM français mais spécialisé dans le dentaire.

 

L'instruction des réclamations est réalisée par des dentistes puis par un expert indépendant du DDCA. Aucun avocat n'intervient côté patient ou spécialiste et aucune participation financière n'est demandée aux patients.

 

La base de données danoise comprenait 9 069 réclamations déposées entre 2016 et 2020.

5 079 réclamations (56%) ont été jugées éligibles à une indemnisation.

Rappelons que le système danois permet une indemnisation sans recherche de la faute (la demande d'indemnisation est indépendante d'une démarche visant par exemple une faute d'un praticien avec dépôt de plainte).

  • Les trois catégories de traitement les plus fréquemment associées aux indemnisations sont :
    • Traitement endodontique (dévitalisation) et pose de tenons : 2 461 cas (48% des réclamations approuvées)
    • Erreur diagnostique et retard dans l'initiation d'un traitement : 905 cas (18%)
    • Chirurgie : 878 cas (17%)

 

  • Les dommages à la racine de la dent représentent 54,36% des réclamations approuvées, souvent dus à des perforations (18,54%) ou des fractures d'instruments (18,89%) notamment lors d'une dévitalisation.

 

  • Les lésions nerveuses permanentes représentent 16,81% des réclamations acceptées.

 

  • Le coût total des indemnisations sur les 5 ans s'élève à 16 309 310 euros : 41,13% liés à la chirurgie (6 707 430 euros) ; 20,37% liés aux traitements endodontiques (3 322 927 euros) et 13,9% liés aux erreurs diagnostiques et retard d'initiation d'un traitement (2 260 410 euros).

 

Source : 

 

Ferlias, N., Nielsen, H., Andersen, E. et al. Lessons learnt on patient safety in dentistry through a 5-year nationwide database study on iatrogenic harm. Sci Rep 14, 11436 (2024). https://doi.org/10.1038/s41598-024-62107-x

 

 

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